Donner aux techniciens du secteur public la possibilité de continuer à se former
La formation continue dans le milieu de la construction est un domaine qui prend de l’ampleur. Mais cet enseignement ne doit pas rester l’exclusivité des entreprises, et l’IFSB l’a bien compris. L’institut lance cette saison de toutes nouvelles formations à destination des services techniques du secteur public. Interview de Marcel Deravet, Responsable du Développement de la Formation pour l’Encadrement à l’IFSB, ainsi qu’Olivier Zirnheld, administrateur et chef de service du Project Management chez Schroeder & Associés.
L’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment, actif depuis douze ans et connaissant un succès toujours grandissant, ainsi que Schroeder & Associés, société d’Ingénieurs – Conseils dans le domaine du génie civil: d’où vous est venue l’idée de collaborer ensemble sur un tel projet ?
OZ: La collaboration entre l’ISFSB et Schroeder & Associés a débuté en 2004 avec la construction du Building Training Center, le bâtiment basse énergie vitrine de technologies et outil didactique de l’IFSB à Bettembourg. Nous y assurions le pilotage du projet, un domaine dans lequel Schroeder & Associés possède une grande expertise. A l’époque, nous avons constaté l’existence d’un vrai besoin de formation, non seulement au niveau des ouvriers, le core business de l’IFSB, mais également en matière de management de projet. A partir de ce constat, nous avons décidé de poursuivre notre coopération.
MD: À l’origine l’IFSB était principalement orientée vers la formation des ouvriers. Mais depuis plus de sept ans, nous nous sommes tournés également vers les managers de chantier,. Les nouvelles formations que nous proposons aujourd’hui, adressées aux techniciens des administrations communales, rentrent dans ce cadre. En effet, du management de chantier est aussi réalisé par les communes. Comme les entreprises de construction, les communes sont concernées par les changements du marché, ou l’évolution de la réglementation et des obligations légales liées à l’art de construire.
OZ: C’est un tout nouvel horizon que nous ouvrons ensemble avec le développement de ces formations. Du côté des pouvoirs publics, des villes, des communes, des syndicats, nous pouvons apporter une réelle plus-value. C’est une idée innovante qui n’existait pas en tant que telle au Luxembourg.
Quelles sont les différentes formations que vous proposez aux administrations communales ?
OZ: Nous avons directement opté à ne pas nous restreindre au management de projet, et voulu étendre l’offre de formation. Huit formations ont été créées pour le moment. D’autres sont en projet, notamment à propos des cadastres solaires.
MD: D’abord “Assurance et contrôle technique” aborde les spécificités du contrôle technique de chantier. Elle détaille les besoins en assurances ou encore la responsabilité civile du maître d’ouvrage en distillant des informations pratiques, illustrées par des études de cas.
Ensuite “Stratégie de sécurité sur les chantiers” informe sur les nouvelles réglementations en vigueur, mais également explicite le quotidien de la sécurité du chantier. La formation aborde notamment les travaux de réhabilitation qu’une commune doit effectuer, lorsqu’elle fait face à des produits dangereux tels que l’amiante.
“Enveloppe du bâtiment passif ou basse énergie” apporte les connaissances indispensables pour les communes face aux objectifs de 2017: les bâtiments « zéro énergie ».
Puis, “Zones apaisées: l’interaction entre la mobilité et l’urbanisme” est une formation qui présente des solutions pour aboutir à des espaces publics harmonieux.
Liée à cette dernière, nous organisons également une formation “Mobilité Douce” qui présente des stratégies pour inciter les usagers à favoriser les déplacements à pied ou à vélo, ainsi que l’intégration des personnes à mobilité réduite.
Très importante également, “Les Marchés publics” explicite les règles qui existent dans ce domaine. La formation montre comment appliquer les lois et présente de nombreux cas spécifiques. Le contexte des marchés publics est actuellement très particulier car les entreprises sont en forte compétition. Elles luttent de façon acharnée pour obtenir une soumission publique. Les analyses et les choix des communes doivent tenir le cap face à cet environnement.
Nous proposons également “Réglementation énergétique, subsides, effets sur le pacte climat”, une formation qui expose les réglementations liées à la performance énergétique des bâtiments et donne des renseignements sur les différents subsides environnementaux.
La dernière formation “Assainissement énergétique et maintenance des bâtiments” présente comment réaliser un plan de maintenance bien pensé, au niveau de la ventilation, des réseaux d’eau, des installations de chauffage, et de l’utilisation de l’énergie renouvelable. Les différentes pathologies de maintenance de bâtiments y sont décrites, ainsi que leurs solutions.
Comment se passent les formations en pratique ?
MD: Les formations ont toujours lieu à deux endroits, à l’IFSB à Bettembourg, ainsi qu’à Ettelbruck, et ce, afin de couvrir au maximum le territoire grand-ducal. Chaque formation a sa journée ou sa demi-journée dédiée, de la fin avril jusqu’à la fin octobre. Le prix est de 80 euros pour la demi-journée, et 140 euros pour la journée complète, un prix qui comprend le repas, les pauses café et les documents didactiques. Les cours sont donnés soit en luxembourgeois, soit en français.
OZ:Nous ne visons pas à organiser des conférences mais bien des formations. L’idéal est d’avoir une classe de dix à quinze stagiaires. Les formateurs ont une expérience réelle et concrète face à la thématique abordée. Nos formations sont un temps d’interactions durant lequel les techniciens du secteur public peuvent dialoguer sur chaque question avec le professionnel qui assure la formation.