Un argument de plus pour la place luxembourgeoise
Un nouveau label qui certifie les fonds socialement responsables vient de voir le jour au Luxembourg, plus exhaustif que les précédents et plus pointu que les labels comparables développés à l’étranger. Il a été créé et lancé en mai par l’asbl LuxFLAG.
Interview de sa directrice générale, Annemarie Arens.
Après un label ‘microfinance’ et un label ‘environnement’, pourquoi un label ‘ESG’?
L’objectif initial de l’association sans but lucratif LuxFLAG, lors de sa fondation en 2006, était la création d’un label pour les fonds actifs dans la microfinance, placé sous le patronage de la Grande-Duchesse de Luxembourg. Ce label a connu un certain succès puisqu’il s’applique à une bonne cinquantaine de fonds à ce jour.
Nous avons cependant décidé de diversifier notre offre car nous constatons une orientation de plus en plus ferme vers l’investissement responsable dans différents secteurs, et non pas uniquement sur le marché particulier de la microfinance. Nous proposons donc également un label ‘environnement’ qui certifie que les fonds sont intégralement et directement investis dans l’environnement: compensations carbone, bois ou réserves d’eau, par exemple.
Le 21 mai, LuxFLAG a lancé un label ‘ESG’ qui a une visée plus large que les précédents labels en ce sens qu’il peut être axé soit sur l’environnement, soit sur la responsabilité sociale, soit sur la gouvernance. Pour autant qu’il touche à l’un de ces trois secteurs, un fonds est potentiellement éligible au label.
Sur quels atouts misez-vous pour que le label ‘ESG’ connaisse le même succès que ses prédécesseurs?
L’objectif de LuxFLAG est de se concentrer sur la qualité. Comparé à d’autres labels, le nôtre est très rigoureux en termes de critères d’éligibilité et nous effectuons des contrôles réguliers sur le respect de la politique d’investissement, donc des engagements envers les investisseurs.
Nous misons aussi sur la promotion. A l’avenir, notre visibilité sera renforcée, du fait qu’une palette beaucoup plus large de fonds peut être ciblée. De plus, je suis persuadée du fait que le Luxembourg bénéficie d’une reconnaisance mondiale sur le produit fonds et la distribution des fonds contribuera au succès du label ESG de LuxFLAG, bien qu’il faille noter que les labels peuvent aussi s’appliquer à des fonds de domicile différent que le Luxembourg pour autant que le fonds est en ligne avec les critères d’éligibilité.
Nous nous rapprocherons davantage de l’ALFI -dont nous sommes déjà très proches- que ce soit dans le cadre de conférences, de roadshows ou d’initiatives de Luxembourg for Finance et les discussions de plus en plus nombreuses au sujet des investissements durables qui s’inscriront sur l’agenda permettront d’évoquer notre label.
Quels sont les critères à remplir pour acquérir ce label qui est accessible à des fonds UCITS et AIFM domiciliés en Europe ou dans des juridictions équivalentes?
Ils sont nombreux, le plus important étant que le gérant de fortune ait mis en place une procédure lui permettant de démontrer qu’il applique des principes ESG dans sa stratégie, ses prises de décision, ses choix d’investissement. Cet élément essentiel est complété par une liste d’exclusion en termes d’investissement qui comprend, par exemple, les armes, l’alcool, le tabac ou la prostitution.
Trois sociétés de gestion d’actifs sont déjà certifiées: la française OFI Asset Management et les scandinaves Nordea et SparInvest. Combien de fonds seraient potentiellement éligibles encore?
Nous en avons identifié des centaines et je suis personnellement en démarchage commercial pour expliquer aux gérants de fortune l’intérêt de ce label, qui est de leur permettre d’obtenir la confirmation d’une tierce partie indépendante que la stratégie qu’ils appliquent au jour le jour est d’investir l’argent qu’on leur confie de manière socialement responsable.
Quelle part de marché les fonds responsables représentent-ils?
Tous secteurs confondus, il existe près de 1.150 fonds à travers les différents pays, dont plus de 28% sont domiciliés au Luxembourg. MT