La centrale TGV de Twinerg dans l’impasse
Lorsque la centrale turbine gaz vapeur de Twinerg, que l’on peut voir en longeant l’autoroute A4 au niveau d’Esch, a été inaugurée en 2001, la classe politique s’extasiait devant les opportunités qu’offrait cette technologie de production d’énergie.
Depuis treize ans, la centrale convertit du gaz naturel en électricité pour fournir ses trois clients et actionnaires qui sont Electrabel à hauteur de 65%, Sotel (le réseau d’Arcelor Mittal) à 17,5% et Enovos à 17,5%, couvrant ainsi près de 40% de la consommation luxembourgeoise et alimentant, par cogénération, le réseau de chauffage urbain exploité par la société publique Sudcal qui dessert, entre autres, le site de Belval depuis début 2011.
Aujourd’hui, alors qu’elle n’a même pas atteint la moitié de son espérance de vie, cette infrastructure, qui avait coûté la bagatelle de 150 millions d’euros, est vouée à une fermeture prématurée, laquelle est programmée pour le 1er octobre 2015, au motif que, avec plus de treize millions d’euros de déficit en 2013, elle n’est plus assez rentable.
Pourquoi un tel gaspillage alors que la situation était prévisible (donc évitable)? Le fait que les coûts salariaux soient élevés au Luxembourg n’est pas une nouveauté et l’augmentation du prix du gaz dû à sa raréfaction était déjà annoncé depuis longtemps au moment de la construction de la centrale.
Twinerg a pourtant toujours mis en avant son aspiration à la durabilité, contrebalançant ainsi le fait pas très en vogue de se nourrir d’énergie fossile. Certification ISO 14001 à l’appui, ses dirigeants disaient placer la protection de l’environnement au centre de leurs priorités, comme en témoignait, par exemple, la production de chaleur écologique pour Sudcal et le déblocage d’un budget conséquent (deux millions d’euros) il y a cinq ans pour créer une cuve de récupération des eaux de pluie afin d’épargner chaque année quelque 5.000 m3 d’eau potable nécessaires à différents processus. MT