EmploiS et HandicapS, à l’impossible nul n’est tenu!

Alors que la Quinzaine de la sensibilisation, qui vient de débuter, sensibilise au “bien-vivre ensemble“ au-delà du handicap, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire a souhaité, lui, sensibiliser les entreprises et les services publics sur l’emploi des personnes à mobilité réduite à l’occasion de la Journée de sensibilisation EmploiS et HandicapS organisée le 28 avril dernier.

Photo © Florie Colarelli

Quelque peu oubliées, les personnes à mobilité réduite sont pourtant les premières victimes du chômage. Dans «une société fortement liée au marché de l’emploi», les personnes handicapées sont souvent les «premières exclues», regrette ainsi Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire à l’occasion de l’évènement EmploiS et HandicapS.
 
Organisée le 28 avril dernier, cette journée avait pour but de sensibiliser les acteurs du secteur privé et public sur l’emploi des personnes à mobilité réduite. Avec 1.751 demandeurs d’emplois, les salariés en situation de handicaps représentent ainsi 20% des personnes inscrites à l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem). Parmi eux, de nombreux «jeunes, souvent, malheureusement peu qualifiés ou formés», rappelle également Nicolas Schmit qui réaffirme un «besoin d’une politique concrète» pour les aider à s’insérer dans la vie active.
 

Des efforts restent à faire
 
De nombreuses bases légales existent déjà, au Grand-Duché de Luxembourg, afin de faciliter l’emploi de salariés handicapés. Subsides, accompagnements et protections, les lois grand-ducales «réglementent presque toutes les situations possibles», et ce, en se plaçant aussi bien du côté de l’employé, que de l’employeur, comme en témoignent les différentes missions et actions du Service des Salariés Handicapés Adem, dont le Contact Center a récemment été primé à un niveau européen.
 
Pourtant, «des efforts restent à faire», consent le ministre. Les aides et accompagnements administratifs ne semblent pas parvenir à convaincre les patrons qui restent bien trop souvent figés sur des a priori et pour qui «l’intégration d’une personne handicapée n’apparaît pas comme nécessaire à la réussite» de leurs entreprises, comme l’explique Nicolas Henckes, secrétaire général de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises.
 

Des quotas, puisqu’il en faut
 
Ne plus considérer les salariés handicapés comme des «personnes ayant droit ou besoin d’un traitement spécial, mais bien comme des travailleurs avec leurs compétences et leurs atouts». Voilà, selon Nicolas Schmit, la véritable solution. Se débarrasser des idées préconçues et «normaliser la situation», martèle-t-il.
 
Malheureusement, cette vision reste encore trop peu partagée et la seule vraie arme du gouvernement est l’instauration de quotas. Un procédé qui n’a pas la faveur du ministre pour qui cela «signifie que nous ne réussissons pas à convaincre les gens», mais qui semble être un mal nécessaire pour «encourager à une bonne politique de ressources humaines». Comme le confirme Nicolas Henckes, «la motivation est le moteur essentiel» d’une société et d’un marché du travail plus inclusifs au Luxembourg et dans lesquels «à l’impossible, nul n’est tenu».   FC

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