Donner la parole aux acteurs pour améliorer la sécurité et la santé en entreprise

Monsieur Paul Weber, Directeur de l’Inspection du Travail et des Mines, et Monsieur Alain Kinn, Directeur-adjoint de la Chambre des Salariés, reviennent sur le World Café qu’ils ont organisé dernièrement. Cette conférence-débat a permis de donner  la parole à 150 responsables de la sécurité et de la santé afin qu’ils trouvent ensemble des solutions pour atteindre l’objectif 0 accident.

 

Monsieur Weber, pourquoi avoir choisi d’organiser cette conférence sous forme de World Café ?

La plupart du temps, dans une conférence, l’audience est passive. Quelques personnes posent des questions mais rares sont les débats qui font réellement avancer les choses. Avec la Chambre des Salariés, nous avons souhaité laisser la parole aux acteurs de la sécurité et de la santé en entreprise. Pour ce faire, nous avons choisi d’organiser notre conférence sous forme de World Café qui a amené les participants à réfléchir en groupe à trois problématiques différentes que nous avons préalablement définies :

·      Quelles actions concrètes doivent mettre en place les partenaires sociaux, avec le soutien du gouvernement pour atteindre l’objectif 0 accident ?

·      Le stress est omniprésent et est la principale cause d’absentéisme et de maladies. Quelles mesures peut-on prendre pour accorder la même attention aux maladies psychosociales qu’aux autres problèmes de santé et de sécurité au travail ?

·      Une analyse continue des risques, notamment des postes à risques est un défi permanent. Cette dernière est de la responsabilité de l’employeur et du travailleur désigné. Elle est également le devoir du délégué à la sécurité et des salariés. Que peuvent faire ces acteurs ensemble pour assurer une analyse constante des risques ?
 

M. Kinn, quels ont été les résultats de ces groupes de travail ?

Je dois dire, en premier lieu, que nous avons été agréablement surpris par l’engouement des participants. Les réflexions ont été nombreuses et il a été très difficile pour les différents groupes de résumer leur travail. Mais, nous avons retenu de cette conférence-débat qu’il y a une nécessité de réformer la formation des travailleurs désignés et des délégués à la sécurité. En effet, ces derniers n’ont pas le même niveau de savoir, ni le même langage ce qui les empêche de travailler efficacement ensemble. Une formation, un plan d’action  et des objectifs communs sont essentiels pour améliorer la sécurité et la santé sur le lieu de travail. De même, une implication des salariés et des patrons dans les réunions sécurité et santé est indispensable pour assurer une analyse constante des risques.

Concernant le stress, son manque de reconnaissance est partiellement dû à une absence de législation et de normes. Il y a donc nécessité de catégoriser et de légiférer les risques psychosociaux.

Enfin, ce qui est ressorti de ce World Café est le fait que les travailleurs désignés et les délégués à la sécurité ne se sentent pas reconnus de la part de leur hiérarchie. Il y a donc une sensibilisation à faire à ce niveau-là.
 

M. Weber, quelle est la prochaine étape ?

Suite à la conférence, nous avons déjà envoyé un compte-rendu aux participants en les remerciant de leur contribution active. Nous allons maintenant nous concerter avec la Chambre des Salariés. Il existe déjà de nombreux outils mais il faut développer la sensibilisation et l’information en entreprise. Nous ne voulons pas que cette conférence en reste là car notre but est de mettre en place des solutions concrètes. En effet, malgré une baisse significative des accidents de travail, l’objectif européen des 25% n’a pas été atteint. Nous ne sommes qu’à une baisse de 22,8% ces 5 dernières années et nous souhaitons atteindre, dans un futur proche, l’objectif 0 accident.

Communiqué de presse, le 9 novembre 2012

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