Et si nous reportions la crise des genres à la fin de la crise économique?

Dans la vie, tout est affaire de priorité et de choix. Doit-on traiter le dossier A avant le dossier B? Doit-on prendre la voiture ou le bus? Doit-on tergiverser sur le sexe du prochain et dernier membre du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE) ou bien tenter de résoudre la crise économique qui secoue notre vieux continent?

A cette dernière question, il semble que les coordinateurs des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen aient choisi l’hésitation plutôt que l’action en reportant la nomination prévue en septembre dernier, d’Yves Mersch, gouverneur de la Banque Centrale de Luxembourg (BCL).

Lancée par l’eurodéputée Sylvie Goulard qui explique que, si un homme accède au poste, aucune femme ne composera le directoire de la BCE jusqu’en 2018, la rumeur, relayée par Rachida Dati, autre eurodéputée, qui invite les parlementaires à «refuser toute audition», s’est muée en une véritable fronde.

Et le problème n’est pas près de se résoudre, puisque certains bloquent toute audition et nomination tant qu’une candidate ne sera pas opposée au candidat, alors que Jean-Claude Juncker, ses homologues et d’autres eurodéputés, continuent d’arguer que seul l’ancien gouverneur de la BCL a les compétences requises pour le poste.
Entre les deux camps, Yves Mersch reste silencieux, tandis que des citoyens grecs, espagnols ou portugais, se demandent comment leur pays va remonter la pente et raccrocher son wagon à celui de la “zone Euro“.

Certes, les féministes qui ont haussé le ton n’ont pas eu tort, bien au contraire. Oui, il est temps de dénoncer le sexisme, d’en parler, d’en débattre et d’arriver à des conclusions qui seront plus que de simples mots. Mais est-ce vraiment le moment?

Par ailleurs, placer des femmes à un poste parce qu’elles sont des femmes ne semble pas être le but pour lequel nos mères se sont battues. Ce qu’elles voulaient, ce que nous voulons toutes, c’est bien l’égalité: être évaluées selon nos compétences et non notre sexe.

Alors admettons que nos têtes pensantes, certes en majorité masculines, ont étudié les choix avec objectivité et conclu qu’Yves Mersch était le meilleur candidat pour cette fonction.   FC

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