Petite association deviendra grande

En gestation depuis une année, l’Association Luxembourgeoise des Centres d’Affaires (ALCA) est devenue réalité. Regroupant déjà quelques-uns des plus importants centres d’affaires du pays, l’association a pour but de réglementer le monde des business center au Luxembourg. Le vice-président, Jean-Marc Fernandez, nous livre plus d’explications.

Depuis quelques années déjà, les centres d’affaires, également appelés business center, fleurissent sur le territoire luxembourgeois. La crise aidant, de plus en plus de sociétés trouvent intéressante l’idée, déjà largement répandue dans le reste du monde, de pouvoir louer des locaux déjà meublés et équipés pour une durée déterminée par leurs soins de manière à n’avoir qu’à «brancher leurs ordinateurs» pour commencer à travailler, comme nous l’explique Jean-Marc Fernandez, directeur général de Seed Box et vice-président de l’Association Luxembourgeoise des Centres d’Affaires. Des contraintes minimes et un investissement moindre, même de grandes entreprises, comme Microsoft, se sont laissé séduire par ce semblant de jardin d’Eden.
Cependant, comme dans tous les jardins, de mauvaises herbes commencent à faire leur apparition. «Il y a beaucoup d’impostures», confirme Jean-Marc Fernandez. Certains prestataires, dont le business center n’est pas leur premier métier, se contentent de louer des caves ou des semblants de salles de réunions et se disent centres d’affaires, pour diversifier un peu leurs activités.

Contrer ce genre d’actions est l’une des vocations de l’ALCA, fondée par trois gérants de business center : Sabrina Charles (Ateac) qui en est la présidente, Delphine Rovenne (Office City) et Jean-Marc Fernandez, tous deux vice-présidents.
En gestation depuis un peu moins d’un an, l’ALCA est une première au Grand-Duché. Il existait des associations de business center en France, en Suisse, en Angleterre et même aux Etats-Unis, mais pas ici. «Jusqu’à maintenant, chacun faisait un peu ce qu’il voulait et il n’y avait pas de vraie communication entre nous», explique Jean-Marc Fernandez qui espère bien que ce temps est désormais révolu.
«Aujourd’hui, les trois principales missions de l’ALCA sont : la communication, la mise en place d’une éthique et le dégagement de statistiques» afin de pouvoir chiffrer plus clairement le marché des centres d’affaires au Luxembourg. Bref, pouvoir faire une jolie «photographie» du champ du business center grand-ducal.

Fin janvier, l’ALCA a donc fait ses premiers pas. Une douzaine de membres, dont dix des plus importants business center du pays, ont déjà adhéré à l’association, ce qui représente un véritable gage de qualité pour Jean-Marc Fernandez. «Il était important que ces gros centres d’affaires, comme Regus par exemple, adhèrent. Leur présence fortifie l’action de l’association». D’un autre côté, il est certains centres dont l’association se passe aisément. «Nous avons déjà refusé certaines fiduciaires ou cabinets d’avocats qui se disent centres d’affaires mais qui ne le sont pas vraiment», affirme le vice-président. La sélection pour y entrer est donc drastique d’où la nécessité de l’élaboration d’une charte éthique.
A court terme, les fondateurs espèrent faire de l’ALCA un véritable groupe de débats où les membres partageraient leurs réussites et leurs échecs en faisant fi de la concurrence. «Le but n’est pas de se voler des clients ou des contrats. Si tel est le cas, le mouton noir sera vite repéré, le Luxembourg est petit.» De la même manière qu’ils peuvent refuser l’adhésion de certains membres, d’autres peuvent donc se voir remercier bien rapidement.
A plus long terme, l’ALCA espère bien pouvoir s’inscrire à l’Association Européenne des business center dont le siège est à Bruxelles et vise même une ambition mondiale. Mais tout cela ne dépend que de ses membres et de ses fondateurs. «Son succès ne se mesurera que sur la durée. C’est donc à nous d’animer et de faire vivre cette association.»

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