L’Eurogroupe trouve des solutions pour la Grèce

Après 13 heures de négociations, les ministres des Finances des 17 États membres de la zone euro ont finalement bouclé, les 20 et 21 février derniers à Bruxelles, un accord sur le deuxième programme d’assistance financière à apporter à la Grèce. On y trouve notamment  une participation substantielle du secteur privé.
 

C’est au petit matin du 21 février, que le président de l’Eurogroupe et actuel Premier ministre du Grand-Duché, Jean-Claude Juncker, a résumé l’importance de l’accord trouvé avec les autres ministres des Finances des pays membres de la zone euro.
«Aujourd’hui nous sommes parvenus à un accord de grande envergure sur le nouveau programme pour la Grèce et sur la participation du secteur privé qui conduira à une réduction significative de sa dette (…). Ceci lui donnera le temps nécessaire pour suivre un chemin crédible de consolidation et de réformes structurelles lui permettant un retour vers une croissance et un emploi durable, tout en préservant la stabilité financière de la Grèce et de la zone euro dans son ensemble.»

L’accord obtenu avec les créanciers privés prévoit une décote nominale de 53,5% pour l’échange des titres grecs. La rémunération annuelle sera de 2% jusqu’en 2014, de 3% entre 2015 et 2020 et de 4,3% après 2020.
Le secteur public contribuera également à l’effort avec une contribution supplémentaire double.
Tout d’abord, les créanciers publics appliqueront de façon rétroactive une baisse des taux d’intérêts sur les prêts bilatéraux à la Grèce à 150 points de base sur toute la durée des prêts. Cette mesure fera baisser le taux d’endettement de la Grèce de 2,8 points de pourcentage en 2020 et réduira les besoins de financement de 1,4 milliard d’euros. Il n’y aura pas de compensation supplémentaire pour cette baisse du taux d’intérêt. Absence toutefois contrée par les profits générés par les titres de dette grecque détenus par l’Eurosystème qui ne seront pas affectés par la décote appliquée aux créances privées et deviendront ainsi des revenus pour les États.
Deuxièmement, les gouvernements des États membres, dont les banques centrales détiennent des obligations grecques dans leurs portefeuilles d’investissement, s’engagent à transférer à la Grèce le montant correspondant au revenu perçu par leur banque centrale via ce portefeuille d’investissement. Ces revenus devraient faire baisser la dette grecque de 1,8 point de pourcentage en 2020, et ils devraient faire baisser les besoins de financement de 1,8 milliard d’euros sur la durée du programme.

Afin de garantir le succès du programme et de prévenir des dérapages récurrents, l’Eurogroupe a décidé de renforcer la surveillance de la mise en œuvre du programme d’assistance.
La Commission européenne va ainsi renforcer sa ‘task force’ à Athènes afin d’assurer que la Grèce ait les moyens institutionnels pour mettre en œuvre le programme avec succès. La troïka en fera autant.
Le gouvernement grec a, en outre, annoncé qu’il introduira le concept de la priorité absolue pour le service de la dette dans sa constitution.
Sur base de ces éléments et sous conditions que la Grèce mette en œuvre les actions préalables auxquelles elle s’est engagée, les Etats membres de la zone euro et le Fonds Monétaire International mettront à sa disposition jusqu’à 130 milliards d’euros de financements additionnels jusqu’en 2014.

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