L’énergie renouvelable des friches industrielles
Des scientifiques de la Grande Région se sont réunis lors d’une journée de réflexion au sujet de la production d’énergies renouvelables à partir de cultures sur les friches industrielles. Organisée par une équipe du CRP – Gabriel Lippmann, cette rencontre a permis d’utiliser les résultats de deux projets de recherche, afin d’identifier les plantes énergétiques les plus adaptées à la culture sur les anciennes friches du Luxembourg ainsi que le potentiel du pays dans ce domaine.
Ces travaux ont ainsi permis de montrer que certaines plantes énergétiques, telles que le saule ou le miscanthus, étaient très bien adaptées aux sols des friches industrielles tandis que d’autres, comme le tournesol ou le colza, offraient des rendements moins importants. Afin de pallier cela, une technique a été développée par les chercheurs du CRP – Gabriel Lippmann dans le but d’optimiser les conditions de culture, quelle que soit la plante cultivée. Un brevet est d’ailleurs en cours de dépôt dans ce cadre. En parallèle, différentes publications scientifiques sont parues dans des journaux réputés sur le plan international.
L’équipe de Jean-François Hausman, du département Environnement et Agro-biotechnologies (EVA) du CRP – Gabriel Lippmann, a été impliquée dans ces deux projets de recherche intitulés ECOLIRIMED et ENERREM, l’un en tant que partenaire, l’autre en tant que coordinateur. À l’issue de cette journée, le Dr Hausman a par ailleurs tenu à souligner l’excellente synergie entre son équipe et celles des plates-formes en protéomique et chimie analytique du centre, qui a permis d’obtenir des résultats complémentaires de qualité et témoigne d’une intégration interne réussie.
Optimiser le potentiel du patrimoine local
Afin de mettre en place ces projets de recherche, les scientifiques se sont appuyés sur trois constats:
– la demande générale en énergies renouvelables ne cesse de croître;
– en parallèle, il se pose régulièrement un problème éthique au sujet de l’utilisation de sols à potentiel alimentaire pour la culture de plantes destinées à la production énergétique;
– enfin, le Luxembourg, tout comme la Grande Région, possède une histoire industrielle riche aujourd’hui matérialisée par de nombreux sites laissés en friches non adaptées.
A travers les projets ECOLIRIMED et ENERREM, financés respectivement par le programme européen INTERREG IVA et le Fonds National de la Recherche (FNR) du Luxembourg, les chercheurs ont donc souhaité savoir dans quelle mesure il était possible d’utiliser ces sols, non disponibles pour l’agriculture, pour des cultures destinées à la production de bioénergies telles que la biométhanisation ou l’énergie thermique. En effet, une telle solution permettrait la valorisation de sols laissés à l’abandon tout en offrant une plus grande disponibilité de terrains pour des cultures destinées à l’alimentation.
Acteurs de la Grande Région
Près de 40 experts originaires de la Grande Région ont participé à la journée, qui s’est déroulée le 14 décembre dernier dans les locaux du CRP – Gabriel Lippmann à Belvaux. Outre des chercheurs du centre, étaient également présentes différentes instances telles que l’INRA, le Centre de Recherche Agronomique de Wallonie ou encore les Universités de Liège et de Lorraine.
Communiqué par le CRP – Gabriel Lippmann