Injecter la RSE dans le quotidien et dans chaque métier
L’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment est engagé depuis plusieurs années déjà en matière de responsabilité sociétale. Si les initiatives se faisaient de manière moins structurée au départ, le niveau de formalisation est aujourd’hui de plus en plus élevé. Mais loin de vouloir adopter une démarche trop rigide, l’IFSB prône le dialogue afin que chacun puisse y participer à son niveau à travers des objectifs concrets et adaptés.
Pour se remettre en question et se donner un nouvel élan, l’IFSB s’est tout d’abord soumis à une évaluation se basant sur les principes de la norme ISO 26.000 qui balaie 7 questions centrales et 42 domaines. Même si les différentes initiatives entreprises à l’IFSB en termes de responsabilité sociétale n’avaient pas encore été formalisées jusqu’alors, cet état des lieux a révélé un niveau plus qu’honorable en la matière. Il n’en reste pas moins que l’IFSB, sous l’impulsion de son directeur, Bruno Renders, secondé directement pour le volet responsabilité sociétale par Elisabeth de Sousa, est allé plus loin encore dans cette démarche. Des axes d’amélioration et des actions stratégiques ont donc été déterminées et classées par ordre de priorité en fonction du nombre de parties prenantes impactées, de la hauteur de leur performance et de l’importance de leur enjeu.
Parmi les actions menées en 2011, on retrouve le restaurant, un poste qui peut sembler périphérique mais qui, avec quelque 120 repas servis chaque jour, touche un grand nombre de parties prenantes. Un des objectifs clé définis par l’IFSB était de «faire mieux sans être plus cher». La solution trouvée en partenariat avec Sodexo, avec qui un contact privilégié a été établi dans ce contexte, est de proposer une fois par semaine, le mercredi en l’occurrence, un menu entièrement bio au même prix que le plat du jour habituel. Et à ceux qui souhaitent manger bio tous les jours, le restaurant de l’IFSB offre la possibilité de déguster au quotidien une sélection de pâtes bio. L’équilibre entre les aspects financier, environnemental et social a ainsi été maintenu, car en choisissant de faire «tout bio», les prix, voire la qualité dans un premier temps, s’en seraient sans doute ressentis. Le bio n’est d’ailleurs pas la seule option retenue: les produits locaux et issus du commerce équitable ont également la part belle. En novembre 2011, plus de la moitié des denrées utilisées dans le restaurant sont bio, fairtrade ou de provenance locale. Elles conjuguent parfois même plusieurs de ces critères. Avancer à petits pas réguliers plutôt que de révolutionner les habitudes, telle est la philosophie de l’IFSB. Les parties prenantes sont sollicitées au fur et à mesure pour intégrer la RSE à tous les niveaux. A noter que le choix de Sodexo comme partenaire n’est pas dû au hasard: le prestataire international a lui-même adopté une démarche RSE structurée dans la droite ligne de ce que fait l’IFSB et applique par exemple la valorisation de tous les déchets alimentaires. D’autre part, un dialogue efficace a permis la mise en place de certaines mesures visant la catégorisation des produits pour permettre à l’IFSB de mesurer et d’atteindre ses propres objectifs.
Autre exemple d’axe d’amélioration défini suite à l’évaluation menée en interne: une politique achat qui repose sur le principe des 4 R: Repenser ses points d’exigence, ses habitudes et ses modèles ; Réduire (un produit non acheté n’a pas consommé de ressources) ; Réutiliser le matériel usagé dans son entièreté ou en pièces détachées ; Recycler en adhérant à la Superdréckskëscht. Les bénéfices sont évidents sur la consommation de ressources comme sur le plan économique. D’autre part, la politique prévoit aussi d’intégrer autant que possible l’aspect social, que ce soit au niveau du produit ou du choix du fournisseur. Aujourd’hui, nous avons 80 % de fournisseurs locaux.
Il a également été décidé de perfectionner l’efficacité énergétique de l’emblématique bâtiment-laboratoire de l’IFSB, et ce, en le «monitorant» davantage. Un suivi est déjà en place qui permet d’avoir une vision globale de la consommation du bâtiment et de mettre en place des actions pour remédier à d’éventuels défauts. C’est la somme de mesures qui peuvent paraître anecdotiques qui font la différence. La régulation de température en fonction de l’utilisation de l’espace et de l’occupant. Intégrer des horaires pour automatiser la mise en route et l’extinction de l’éclairage extérieur. Mais, pour gérer au mieux cette surface de 4.500 m2 qui implique de nombreuses techniques et technologies, le besoin évident d’engager un responsable infrastructures s’est fait ressentir. C’est chose faite depuis plusieurs mois en la personne de Mathieu Metz.
Que faire de plus? Notre offre de services étant déjà très élaborée, avec, entre autres, des formations en construction durable et en management développement durable et en plus une pédagogie intégrée où l’environnement, la sécurité et la technique sont déjà comprises. La marge de manoeuvre de l’IFSB pour injecter encore plus de RSE au sein de l’offre de services peut sembler réduite. La prochaine étape sera d’identifier les formations via lesquelles faire passer les idées liées à la RSE et adapter le message à tous les maillons de la chaîne, du chef de chantier au travailleur manuel. C’est dans la sensibilisation, qui fait partie intégrante du rôle d’un institut de formation, que la progression est encore possible.
2012 sera l’année du dialogue avec les parties prenantes afin de mieux comprendre leurs attentes et de pouvoir promouvoir efficacement la démarche RSE. Outre le 10e anniversaire de l’IFSB, d’autres évènements seront organisées pour communiquer à un large public les actions menées en la matière.