Un engagement concerté pour l’énergie verte

Stratégie «Europe 2020» oblige, le gouvernement luxembourgeois offre bien des opportunités de subventionnement à l’égard des projets écologiques, brèche dans laquelle Enovos et ses partenaires ont su s’engouffrer. Interview de Patrick Johanns du service marketing d’Enovos, responsable du projet photovoltaïque en copropriété.
 

Le service marketing d’Enovos a mis sur pied les fondements des projets photovoltaïques en copropriété en coopération avec les communes. De quoi s’agit-il précisément et comment est née l’initiative ?

L’objectif est d’installer en coopération avec les communes des centrales photovoltaïques clé en main sur les toitures communales afin de donner aux citoyens la possibilité d’acheter des parts et contribuer ainsi à la préservation de l’environnement.

Notre initiative n’a pas été une mince affaire. Il y a en effet une multitude d’intervenants puisque pour mener à bien l’entreprise, il faut y associer les citoyens, créer une société pour chacun des projets, compter sur le bon vouloir des élus communaux et impliquer ministères et administration.

Le modèle que nous proposons est très avantageux dans la mesure où d’une part, les personnes privées peuvent bénéficier de subventions du ministère de l’Environnement – comme si elles installaient des panneaux photovoltaïques sur le toit de leur habitation – , d’autre part, la création d’une société civile pour la réalisation de chaque projet permet de dégager des avantages notables, notamment la récupération de la TVA.
 

Quels seront les membres de ces sociétés civiles ?

Il y a différents types de partenaires qui composeront les sociétés civiles. Nous avons fait appel à la société SOLARtec, pour le volet technique, qui montera ainsi les installations, et à la Fiduciaire Müller & Associés pour les volets administratif et financier. Pour finir, les personnes privées qui souscriront au projet.
 

Qu’en est-il d’Enovos ?

Nous sommes les initiateurs du projet et n’intervenons pas directement dans celui-ci dès lors qu’il est mis en place.

Nous prenons contact avec les communes, leur avons présenté le projet lors d’un forum de l’énergie, et je dois dire qu’il y a un réel engouement. Nous cherchons avec les responsables communaux des toitures appropriées, et déterminons tous les emplacements possibles pour la mise en place d’un projet.
Si la commune est intéressée, nous réalisons une campagne de communication, soit les invitations, les dépliants, etc. et animons les séances d’informations.
La commune n’a ainsi pas la moindre démarche à faire, et l’opération est totalement gratuite, et ce, tout au long du projet.
 

«Il y a un réel engouement», dites-vous. Pouvez-vous préciser ?

Nous avons tout d’abord présenté ces projets aux responsables communaux, et nous avons constaté qu’ils étaient très réceptifs. Mais rien de plus normal lorsque l’on sait qu’ils ont tout à gagner dans ces projets, de même que les personnes privées d’ailleurs. Ils  n’ont ni à débloquer de fonds, ni à mobiliser de personnel communal. En outre, le moment est particulièrement propice à la réalisation de ces installations photovoltaïques dans la mesure où le règlement grand-ducal  relatif aux  subventions et au tarif d’injection de l’énergie touchera à sa  fin au 31.12.2012.
Parallèlement, les prix des panneaux photovoltaïques ont nettement chuté ces dernières années, et je pense qu’ils continueront à le faire, ce qui rend ces projets d’autant plus attrayants. Le retour sur investissement s’établit autour des huit ans.

On note également que Fukushima est passé par là, et qu’aussi bien les responsables communaux que les résidents ont, de par cette opportunité, le sentiment de participer à la préservation de l’environnement.
 

Y a-t-il des communes plus demandeuses que d’autres ?

Oui, bien que j’estime qu’à terme, peu d’entre-elles ne participeront pas pour les raisons que j’ai évoquées. Pour l’instant, nous avons rencontré un très grand succès avec les communes de Bettembourg et de Kehlen mais également avec celles de Schuttrange, de Wiltz, de Hobscheid et du Lac de la Haute-Sûre.
 

C’est du gagnant – gagnant pour tout le monde… Quel intérêt y trouve l’état luxembourgeois ?

Conformément à la stratégie «Europe 2020», l’état luxembourgeois doit atteindre le seuil des 11% d’énergie renouvelable, ce dont il est loin, sans quoi il se verra infliger des sanctions. Aussi, il s’agit là d’un bon moyen pour augmenter la part d’énergie durable tout en en faisant profiter aux collectivités locales et aux citoyens.

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