Explorer toutes les alternatives énergétiques

En un peu plus de vingt ans, LuxEnergie a déjà produit plus d’un TWh d’énergie électrique grâce au principe de la cogénération, ce qui a  permis d’économiser 330.000 tonnes de CO2 par rapport à un système classique. LuxEnergie se positionne ainsi comme un acteur de poids pour atteindre l’objectif gouvernemental d’atteindre la quote-part de 11% de production d’énergie renouvelable d’ici 2020.
Rencontre avec Paul Weis, administrateur délégué.

Fourniture de chaleur et de froid, de vapeur, d’air comprimé ou d’électricité de secours, Energy-Contracting: LuxEnergie offre à ses clients une palette complète de prestations qui couvrent la conception, le financement et l’installation, en passant par la maintenance et la surveillance à distance des infrastructures de cogénération. Son objectif: leur proposer de solutions qui utilisent les ressources énergétiques de manière optimale en prenant en considération trois aspects: les coûts, la perfection technologique et la responsabilité environnementale.

La cogénération est l’activité historique qui a fait connaître LuxEnergie. La société conduit actuellement plusieurs projets dont le fil conducteur est encore plus qu’avant la durabilité: la construction d’une centrale et d’un réseau de chauffage urbain sur le Plateau du Funiculaire à Differdange devrait s’achever dans quelques mois et d’autres réseaux, alimentés au bois, sont encore en phase de planification, dont plusieurs dans le sud du pays.

Mais LuxEnergie ne compte pas s’en arrêter là. La société compte bien explorer de nouvelles voies. Elle a donc adopté une politique de recherche et développement qui vise à trouver des alternatives aux solutions traditionnelles qui soient à la fois économes en énergie, efficaces et rentables. Paul Weis en cite quelques exemples: «Hormis les copeaux et pellets de bois et la cogénération à biomasse à grande échelle, d’autres pistes comme le biogaz, la méthanisation du bois, l’énergie solaire, la pompe à chaleur ou encore le moteur Stirling ont été analysées. Toutefois, dans une optique de maintenir et d’accentuer la qualité reconnue de notre service, nous nous sommes donnés l’objectif de nous focaliser sur des solutions à base de biomasse solide, avec des relations et des connaissances spécifiques permettant de considérer aussi bien la filière de l’approvisionnement que la technologie de combustion du bois. Il n’est tout de même pas exclu de développer des solutions qui s’appuient sur le solaire, la pompe à chaleur ou autres technologies en ligne avec la politique engagée de l’entreprise».
LuxEnergie planche aujourd’hui sur la mise en place d’une chaîne de production de biomasse à base de pellets. «Ce projet nous permettra d’assurer notre approvisionnement en matières premières, de remplacer une partie des énergies fossiles utilisées par nos centrales existantes par des énergies vertes et d’inciter de nouveaux projets similaires», explique Paul Weis.
En 2008, LuxEnergie s’est associée à la société belge Woodenergy appartenant au Groupe François pour créer Kiowatt S.A. dont la mission est de réaliser des unités de cogénération de grandes capacités combinant biomasse solide et production de pellets de bois. «Ensemble, nous voulons promouvoir l’énergie verte en combinant développement durable et économie et en profitant du savoir faire et de l’expérience de chacun», souligne Paul Weis. Le premier projet de Kiowatt, qui se situera à Roost, est actuellement en cours de planification. Il s’agit d’une centrale de cogénération dont la production annuelle s’élèvera à 21 GWh d’énergie électrique et à 95,5 GWh d’énergie thermique et d’une usine de production de pellets qui devraient être opérationnels fin 2013. La centrale sera composée d’une chaudière d’une puissance de 16,5 MW brut et d’une turbine vapeur d’une puissance de 2,6 MW électrique. Dans cette chaudière, 32.000 tonnes de biomasse sous forme de bois de rebut d’origine luxembourgeoise seront valorisées chaque année. La chaleur résiduelle servira en majeure partie à produire du froid pour réfrigérer le nouveau centre de données de LuxConnect à Roost. Le reste sera utilisé pour le séchage de 63.000 tonnes de bois frais pour la production annuelle de 35.000 tonnes de pellets, ce qui permettrait de couvrir les besoins de 17.000 maisons basse énergie! En troisième option, la chaleur résiduelle pourrait alimenter un réseau de chaleur, actuellement à l’étude, qui desservira la zone d’activités Klengbousbierg à Bissen. «Ce projet garantira un maximum de neutralité au niveau des émissions de CO2 et de participer de façon considérable aux engagements de notre pays en matière d’énergie renouvelable. L’avenir de l’énergie sera durable et économique», indique Paul Weis. À terme, avec le projet à Roost, ce sont 55.300 tonnes d’émissions de CO2 par an qui seront épargnées.

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