Dans les starting-blocks pour servir le marché luxembourgeois

S’adapter pour rencontrer les besoins du marché, tel est le leitmotiv de Saint-Gobain Solar Systems. Au programme: la conquête de nouveaux marchés et le lancement d’un produit à haut rendement.
Rencontre avec Jean-Clément Nugue, directeur d’usine et Gérald Semenjuk, directeur commercial Benelux.

 

Lors de notre dernière entrevue, la start-up luxembourgeoise Solarwood Technologies venait d’intégrer le groupe Saint-Gobain, se dotant ainsi des moyens nécessaires à son déploiement. Qu’en est-il du développement de Saint-Gobain Solar Systems six mois plus tard?

Jean-Clément Nugue: Nous concentrons nos efforts commerciaux sur le Bénélux et sur l’Italie, que nous servons depuis un mois. Nous y avons déployé des solutions brevetées, ‘made in Europe’, qui nous permettent de prendre pied sur ce marché.
La Belgique est en passe de devenir le paradis du photovoltaïque en Europe. Elle offre donc un véritable potentiel, non pas évidemment par le fait que le soleil y est radieux tous les jours, mais par une prise de responsabilité de l’état belge en faveur du développement des énergies alternatives qui crée une certaine stimulation et valorise nos solutions. Opportunément, nous nous attelons donc à faire du business en Belgique.
Notre équipe s’agrandit et accompagne ces efforts de déploiement.

 

Vous entrez donc dans une phase de maturité…

Jean-Clément Nugue: Une maturité industrielle, commerciale et organisationnelle qui est consacrée par des labels. Nous avons obtenu une certification MCS, qui est basée sur un système ISO et nous permet d’exporter nos produits en Angleterre. Nous sommes dans la phase finale d’une démarche ISO 9001 qui démontre la qualité des méthodes que nous utilisons.

 

Le marché du photovoltaïque évolue très vite et demande une grande réactivité. Comment vous adaptez-vous?

Jean-Clément Nugue: Nous sommes en train de développer une nouvelle gamme qui offrira une plus grande capacité pour une surface identique. L’augmentation de puissance sera de l’ordre de 10% par module.
Nous offrons également aujourd’hui des systèmes complets, ce qui nous permet d’améliorer notre service en proposant au client un package clé en main prêt à poser qui intègre aussi la chaîne électrique.
Notre obligation et notre combat quotidiens est de nous adapter pour servir au mieux le marché et rencontrer les besoins de nos clients. C’est l’état d’esprit qui nous anime.

 

Saint-Gobain Solar Systems est un des rares fabricants en Europe à se positionner sur le segment des tuiles solaires photovoltaïques destinées à être intégrées dans le bâti, à travers deux gammes performantes et esthétiques: Sunstyle et Sunlap. Ces tuiles offrent des propriétés identiques à celles d’un toit -étanchéité et résistance mécanique-, tout en produisant de l’électricité. Quelle est votre vision en la matière?

Gérald Semenjuk: J’utiliserais la métaphore suivante: quand on dort, on n’a pas besoin d’un drap et d’une couette. Toutes les solutions qui sont produites ici, à l’exception du module surpuissant dont vient de parler Jean-Clément, s’inscrivent dans cette vision. C’est là aussi un axe de réflexion pour les communes et pour les instances publiques d’une manière générale: pourquoi construire deux toits alors qu’un seul peut suffire? Ce type d’installation, qui a, en outre, une fonction esthétique, s’inscrit bien dans une logique du 21e siècle qui est de construire des bâtiments à énergie positive. Nous espérons que ces solutions intégrées soient bientôt encouragées au Luxembourg comme elles le sont déjà en Allemagne, en Italie et en France, par exemple.

Jean-Clément Nugue: L’esthétique est véritablement pour nous un élément de différenciation fort. Avec nos deux gammes de tuiles photovoltaïques, l’étanchéité et la solidité étant générées par simple superposition des panneaux, on obtient une toiture lisse, épurée de systèmes de fixation, sous forme d’écailles de poissons à peine visible. On peut s’amuser sur les textures du verre trempé pour en limiter l’effet de réflexion. Le fait que nous renforcions encore l’esthétique de ces produits avec des cellules monocristallines noires très homogènes améliore encore plus la présentation finale du produit.

 

En avril, vous nous disiez souhaiter améliorer votre ancrage au Luxembourg. Quel potentiel ce marché offre-t-il?

Jean-Clément Nugue: L’état luxembourgeois a une réelle politique d’incitation. Il faut maintenant qu’une prise de conscience s’opère qu’un marché photovoltaïque peut se créer de manière institutionnelle. Nous sommes dans les starting-blocks pour servir ce marché. Je tiens d’ailleurs à souligner à ce propos que nous sommes le seul fabricant ‘made in Luxembourg’ aujourd’hui.

Gérald Semenjuk: Le Luxembourg a longtemps été le pays au monde dans lequel il y avait le plus d’énergie solaire installée sur les toits par tête d’habitant. Aujourd’hui, il se place en quatrième position. Le potentiel existe donc bel et bien et se maintient.
En juin dernier, nous avons reçu la visite du ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler, et du ministre délégué à l’Environnement, Marco Schank. Ils nous ont assuré que les politiques incitatives seraient maintenues jusqu’à fin 2012. Elles iront même plus loin dans la mesure où ils souhaiteraient que la notion de développement durable soit désormais intégrée à tous les appels d’offre publics et ce, pour anticiper la transposition de la directive européenne sur l’efficacité énergétique des bâtiments qui impose que tous les bâtiments construits à partir de 2020 soient à énergie positive. La production d’énergie grâce à des panneaux photovoltaïques est un des axes incontournables dans cet objectif.
Nous espérons cependant que ces politiques qui encouragent pour l’instant les petites et moyennes installations de moins de 250 m2 environ, soient étendues aux toitures plus grandes.

 

Alors que la deuxième plus grande toiture photovoltaïque d’une capacité de quelque 9 mégawatts, à laquelle Saint-Gobain Solar Systems a contribué, vient tout juste d’être inaugurée à Perpignan en France, quels sont vos projets au Grand-Duché?

Gérald Semenjuk: Nous avons fêté  en juin dernier l’inauguration de l’extension de l’école primaire de Tandel. 36 Kilowatts peaks ont été posés, soit environ 300 m2. 250 m2 sont, dans le cadre de la réglementation existante, dédiés à produire de l’électricité pour la revendre à l’état luxembourgeois. Les 50 m2 restant couvrent la consommation de la cuisine scolaire.
Nous réaliserons prochainement la toiture d’une église dans le nord du pays et avons également quelques avant-projets dans le secteur industriel.

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