Retour vers le futur énergétique

Dans son introduction à la conférence sur la performance énergétique des bâtiments, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a insisté sur le fait que  “l’énergie a trait aux points vitaux de l’économie d’un pays, d’une entreprise, d’une famille”, ce que la Commission européenne ainsi que son ministère et myenergy, à l’échelle luxembourgeoise, s’attachent à promouvoir auprès des citoyens. Le point avec Gilbert Théato, directeur de myenergy.

 

La conférence fait suite à l’événement ‘Concerted Action Energy Performance Buildings Directive’ qui a rassemblé des représentants des états membres européens qui travaillent ensemble sur la mise en œuvre de la directive concernant la performance énergétique des bâtiments. L’idée était de profiter de la présence de ce public au Luxembourg pour lui présenter la situation au Grand-Duché et d’ouvrir en même temps, à un public luxembourgeois, l’horizon au-delà de ses frontières pour lui donner une idée de ce qui va se passer dans les années à venir.

 

Vers des bâtiments zéro énergie

Le futur, ce sont des bâtiments à consommation quasiment nulle en énergie et ce, dès le 31 décembre 2020 pour toutes les nouvelles constructions, qu’elles soient fonctionnelles ou destinées au logement et deux ans plus tôt pour les bâtiments étatiques et communaux.
Qu’appelle-t-on un bâtiment zéro énergie et qu’est-ce qui le différencie d’un bâtiment passif? Comme un bâtiment passif, un bâtiment zéro énergie a été pensé dès sa conception pour avoir des besoins minimes en énergie, grâce à une enveloppe et une structure optimisées, il utilise des énergies renouvelables (photovoltaïque,solaire thermique, géothermie, biomasse…) et un équipement technique de régulation de pointe pour gérer les dépenses énergétiques. En revanche, le peu d’énergie encore nécessaire dans un bâtiment zéro énergie est fourni par des sources renouvelables sur place ou à proximité.

“Nous sommes en 2011. 2018 ou 2020, ce n’est pas très loin et il faut se préparer à cette situation”, explique Gilbert Théato.

Si l’on estime que la législation européenne actuelle devrait avoir comme résultat, au niveau européen, une réduction de 6,6 pour cent de l’utilisation d’énergie primaire d’ici 2020, le représentant de la Communauté européenne présent lors de la conférence a soumis plusieurs propositions pour améliorer encore la situation dont par exemple un taux d’assainissement de 3 pour cent des bâtiments publics (soit un dédoublement de la moyenne de l’UE qui est actuellement de 1,5 pour cent pour les bâtiments publics), une formation plus intensive des acteurs concernés pour que ces nouveaux modes de construction entrent dans les habitudes des planificateurs et des constructeurs. Une initiative consistant à réduire la consommation énergétique, sur base de contrats de performance énergétique, par une bonne régulation technologique et en sensibilisant les utilisateurs, a été annoncée.

L’exigence de 2020 demande également à tous les états membres de se développer. Le gouvernement luxembourgeois vient d’annoncer une modification de la législation luxembourgeoise, la classe d’isolation thermique sera améliorée du D vers le C et la classe de performance énergétique du D vers le B, des exigences qui seraient amenées à devenir plus contraignantes tous les deux ans.

 

Passeport énergétique

Autre thématique abordée: le certificat de performance énergétique qui est obligatoire depuis plusieurs années déjà pour les résidences et depuis janvier de cette année également pour les bâtiments fonctionnels. La conférence était l’occasion de comparer les différents systèmes mis en place par les pays membres. Le Luxembourg se place plutôt bien en la matière et Gilbert Théato confirme: “Je pense personnellement que le passeport énergétique tel qu’il a été mis en place au Luxembourg est valable, ce qui se traduit par son fonctionnement d’une part et par sa bonne acceptation par le marché de l’immobilier d’autre part. Je constate que les annonces de vente ou de location immobilières mentionnent de plus en plus souvent le passeport énergétique. Il est également de plus en plus souvent affiché sur les panneaux de chantier. Alors que ce n’est pas obligatoire, la classe est indiquée pour près 20 pour des bâtiments et 80 pour cent d’entre eux sont classées C, B, ou A. Les investisseurs demandent ce critère qui est devenu un véritable argument de vente”.

 

Un intérêt justifié

Au final, la conférence a eu le succès escompté avec pas moins de 220 participants, dont 50 européens (hors luxembourgeois et frontaliers), et 75 personnes ont suivi les visites organisées l’après-midi même de deux bâtiments passifs, l’un public, l’autre privé, et un site scolaire en cours d’assainissement. Le message était clair: il est parfaitement faisable d’améliorer la qualité d’un bâtiment existant. “On constate un grand intérêt dans ce domaine qui se justifie par la réalité des faits: les bâtiments sont responsables de 40 pour cent de la consommation énergétique au niveau européen, 20 pour cent pour le Luxembourg du fait de sa spécification dans les transports. Du reste, la performance énergétique des bâtiments offre des opportunités importantes pour le futur, pas seulement pour l’écologie mais pour l’économie”, souligne Gilbert Théato.

L’objectif pour le Luxembourg est de parvenir à réaliser des économies d’énergie concrètes dans les prochaines années. Comme toujours, myenergy est là pour soutenir ce développement en informant et en sensibilisant la population et en faisant part de ses constats sur le terrain (ce qui fonctionne bien, où sont les problématiques et les questions des citoyens) à ses ministères de tutelle.

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