Un modèle et des solutions
Siemens Luxembourg vient de terminer la rénovation complète de ses anciens locaux. Un des objectifs visés par cette modernisation est d’épargner de l’énergie. Mais l’entreprise n’est pas uniquement verte dans le cadre de ses locaux, elle l’est aussi à travers ses solutions et ses nombreuses initiatives externes. La dernière en date est la remise du European Green City Index de la Ville de Luxembourg à son bourgmestre, Paul Helminger.
Interview de Georges Lespinoy, CEO.
Qu’est-ce que le European Green City Index?
C’est une étude qui mesure la performance environnementale des métropoles européennes.
Les villes jouent, en effet, un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique: plus de la moitié de la population mondiale est urbaine et est responsable de 80 pourcent des émissions de gaz à effet de serre. Fort de ce constat, Siemens a demandé à l’Economist Intelligence Unit d’analyser les performances de trente villes dans trente pays européens. Bien que Luxembourg ne fasse pas officiellement partie du panel, Siemens Luxembourg a tenu à lui offrir son Green City Index. Dans le cadre de notre centenaire, nous avons entièrement rénové nos bureaux afin d’en faire un modèle en matière d’efficacité énergétique, et nous avons fait un pas de plus à travers cette initiative.
Quels sont les objectifs de cette étude?
Le Green City Index fournit aux responsables politiques des indicateurs pour comparer leur ville avec les autres, pour définir ses forces et faiblesses. A partir de ces données, ils peuvent fixer des objectifs et s’inspirer, pour les atteindre, des bonnes pratiques et des concepts novateurs mis en place dans d’autres villes. Cette étude est un moyen de soutenir les efforts des villes dans leur politique environnementale.
Comment les villes sont-elles évaluées?
Huit catégories d’évaluation ont été définies: émissions de CO2, énergie, bâtiments, transport, déchets et utilisation du terrain, qualité de l’air et gouvernance environnementale ; elles-mêmes subdivisées en trente indicateurs: seize indicateurs quantitatifs sur l’état actuel des villes et quatorze indicateurs qualitatifs sur les efforts à faire pour améliorer leurs chiffres. L’évaluation est basée sur des données publiques, fournies, par exemple, par des bureaux nationaux de statistiques ou des administrations locales. Les valeurs relatives attribuées à chaque ville pour leur performance dans une certaine catégorie ainsi que pour une valeur globale n’existent que dans cette étude.
Quelles sont les métropoles les plus vertes d’Europe d’après cette étude? Comment la Ville de Luxembourg est-elle classée? Et quels sont ses points forts et ses points faibles?
Copenhague arrive en tête, suivie de Stockholm, Oslo, Vienne et Amsterdam. Luxembourg arrive en sixième position sur 31 villes.
Elle s’en sort haut la main en matière de gouvernance environnementale, de gestion de l’eau, des déchets, des terrains et de l’énergie. Plus précisément, Luxembourg recycle 41 pourcent des déchets, contre 18 pourcent en moyenne dans les pays évalués ; chaque habitant utilise 86 m3 d’eau par an, contre 105 m3 en moyenne ; enfin, tous les bâtiments municipaux administratifs ne fonctionnent qu’avec de l’énergie renouvelable depuis 2008, ce qui a permis de réduire leurs émissions de CO2 de 50 pourcent. Soulignons aussi que, depuis des années, la ville met l’accent sur la cogénération ce qui permet de diminuer la consommation d’énergie de 35 pourcent et la production de gaz à effet de serre de 40 pourcent.
Là où le bât blesse, même si Luxembourg reste dans le peloton de tête, c’est en matière de qualité de l’air, d’émissions de CO2 et de transports. Ces scores sont partiellement explicables par le fait que la population passe chaque jour de 92.000 à 220.000 personnes, entraînant un taux de pollution par habitant plus élevé que la normale. Autres spécificités prises en considération dans le calcul, la ville a un des plus hauts PIB de l’UE donc un des plus hauts revenus bruts par tête, une densité de population relativement basse, une part très faible d’industrie et plus de la moitié de son territoire est réservée aux parcs et forêts. En ce qui concerne les transports, l’usage des Velo’h est aujourd’hui d’un pourcent et le but est d’atteindre dix pourcent.
Qu’est-ce qui pourrait être amélioré à Luxembourg? Et quelles technologies intelligentes Siemens Luxembourg propose-t-elle pour soutenir les responsables politiques dans leur démarche en faveur de l’environement?
L’objectif annoncé par le bourgmestre est de réduire les émissions de CO2 de dix pourcent tous les cinq ans.
Nous avons tiré quelques idées de cette étude pour l’y aider, à commencer par la mise en place d’un tram avec récupération de l’énergie de freinage qui peut être fourni par Siemens. Les quelque mille bâtiments administratifs de la ville utilisent de l’énergie verte, ce qui est une bonne chose, mais le mieux serait encore de n’en utiliser que le strict minimum. Des bâtiments intelligents permettraient d’économiser 30% d’énergie. Nous essayons de donner l’exemple avec notre propre bâtiment, nous proposons des audits et des ‘Building Management Systems’ avancés. Des moteurs hybrides pourraient rendre les bus ou les voitures de service de la ville plus efficaces au niveau de l’énergie et plus agréable pour le centre-ville. Siemens est très fort dans la recherche et le développement en la matière. Nous collaborons avec le constructeur Van Hool dont les bus agénèrent 50 pourcent de bruit et 40 pourcent d’énergie en moins. Le fait d’équiper les bâtiments administratifs de panneaux solaires serait également une piste intéressante. Le recours grandissant aux énergies renouvelables va changer radicalement notre système de fonctionnement actuel: la production d’énergie ne pourra plus être dictée par la demande comme par le passé, mais il faudra, au contraire, régler la demande en fonction de la production. C’est là que les voitures électriques commenceront à jouer un rôle important puisqu’elle pourront être utilisées pour compenser les pics de demande ou stocker l’énergie. Ce sont les ‘Smart Grid’ électriques.
Siemens est la seule société à fournir des solutions complètes pour le développement durable des villes. Lutter contre le changement climatique est un des défis majeurs que s’est lancé Siemens et je pense que c’était vraiment une bonne décision de prendre cela en charge.
De façon générale, Siemens a mis à jour plus de 7,500 bâtiments avec ses dernières technologies de réduction d'énergie, réalisant ainsi une épargne de 2 milliards d’euro pour les abonnés et évitant 1,2 millions de tonnes de CO2 (équivalent aux émissions de 6.000.000.000 kilomètres d'utilisation de voiture).