“La cohésion territoriale résulte de la cohésion économique et de la cohésion sociale”

La présence du ministre à la Grande Région aux journées de l’économie était un geste fort, soulignant la nécessité d’un développement économique basé sur la coopération transfrontalière. Il est revenu pour nous sur les efforts politiques déjà accomplis et ceux qui restent à faire pour consolider cet espace.
Interview de Jean-Marie Halsdorf.

 

L’étude Metroborder est une des initiative clé mise en place pendant la présidence luxembourgeoise de la Grande Région. Quels en sont les enjeux? Et à quel stade en est-elle?

Metroborder est un projet unique en Europe. Unique, parce que la Grande Région est la seule région où quatre pays -la France, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg- travaillent ensemble au développement d’un instrument de planification et d’organisation de l’espace qui vise à accroître la cohésion territoriale. La cohésion territoriale est, je le rappelle, un des objectifs définis dans le traité de Lisbonne et elle résulte de la somme de la cohésion économique et de la cohésion sociale. La développer est un processus à moyen voire à long terme. Nous avons déjà fait certains pas. Je citerai, par exemple, les réseaux de villes, d’universités et celui des parcs naturels, l’établissement d’un schéma de mobilité transfrontalière ou encore la création d’une structure culturelle transfrontalière.

Les résultats de l’étude Metroborder, qui seront présentés incessamment, nous donneront une image plus concrète de cet espace, avec ses forces et ses faiblesses. Metroborder constituera un outil qui accompagnera les décisions politiques visant à consolider cette région, qui permettra de mieux cibler nos efforts et de mesurer leur efficacité.

Nous sommes actuellement dans un processus de mise en route. La prochaine étape sera de dégager une stratégie et méthodologie à adopter pour réaliser les objectifs que nous nous serons fixés.

 

L’aménagement concerté de la zone d’Esch-Belval est emblématique de la cohésion territoriale au sein de la Grande Région. Claude Wiseler et vous-même avez signé en janvier 2010 une déclaration d’intention avec votre homologue français (Michel Mercier à l’époque) pour la création d’un Groupement Européen de Coopération Transfrontalière. Ne risque-t-il pas d’y avoir une concurrence entre les deux pays concernés?

Le GECT devrait se réaliser cette année. Du côté luxembourgeois, les communes sont prêtes. Nos amis lorrains le sont également. Rien ne s’oppose donc à une collaboration soutenue et indispensable.

Il y aura toujours une concurrence, mais la coopération transfrontalière repose sur un grand principe: le win-win. Autrement dit, dans la collaboration, tout le monde est gagnant donc, même si l’un l’est moins que l’autre, il est néanmoins gagnant.

 

Le thème central de la présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région qui a eu lieu de janvier 2008 à juillet 2009 était le développement et la planification territoriaux avec, à la clé, la création d’une Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière (RMPT). Qu’attendez-vous de vos successeurs?

Nous avons bien travaillé et les Sarrois, tout comme les Lorrains, en profitent aujourd’hui largement. Nous avons posé les jalons, tracé les grands axes. Maintenant, c’est à nos voisins de peaufiner cette tâche. J’attends d’eux de la continuité et du concret.

 

Les PME sont à l’honneur lors de cette journée de conférences. Quelle est leur place dans la compétitivité de la Grande Région? Avez-vous un message à leur faire passer?

Les PME sont à la base du développement économique, parce qu’elles créent de la richesse et, surtout, parce qu’elles constituent le principal vivier d’emplois. Acteurs privés et pouvoir publics ont des responsabilité partagées dans la compétitivité de notre pays, qui est moteur économique et politique de la Grande Région. Il revient aux pouvoirs publics de donner à ces entreprises un cadre favorable pour assurer leur avenir. Cela passe notamment par la simplification administrative, le soutien à la dynamique entreprenariale, la revalorisation de l’apprentissage, la loi sur l’aménagement communal et le plan sectoriel sur les zones économiques.

Les PME ne doivent pas voir la Grande Région comme un obstacle mais comme une opportunité de marché.  MT

 

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