Rumelange

Un passé gravé
dans les mémoires

 

Grand centre d’extraction du minerai de fer depuis le Moyen-Âge, la commune de Rumelange, située à quelques encablures de la frontière française, a reçu son titre de ville en 1907 grâce au développement industriel, à l’instar de Differdange et de Dudelange. Elle compte aujourd’hui 5.000 habitants et aura marqué l’histoire du pays. Un retour aux sources en compagnie de son bourgmestre, Will Hoffmann.

S’il y a une activité qui a influencé l’histoire de la ville de Rumelange plus que toute autre, c’est l’extraction du minerai de fer. Personne n’a probablement saisi l’importance de l’événement quand les premières petites mines sont apparues aux alentours du village dans les années 1850. Et pourtant, à peine un demi-siècle plus tard, Rumelange compte parmi les centres de l’exploitation minière dans le puissant bassin lorrain-luxembourgeois. Au milieu de ses collines ferrifères, la ville nouvellement créée en 1907 est donc avant tout une ville minière.

Le déclin de l’activité sidérurgique dans les années 1960/1970 a marqué l’arrêt de l’activité des hauts fourneaux; la dernière exploitation minière a fermé en 1979. Un musée national des mines de fer a été ouvert dès 1973 dans lequel ont été reconstitués 42 chantiers qui immortalisent tout le développement de l’exploitation jusqu’aux outils les plus modernes de construction. La collection du Musée National des Mines est riche d’outils et d’engins qui permettent au visiteur de bien comprendre l’évolution du travail du mineur depuis le dernier quart du 19e siècle jusqu’au début des années 80.  “Il était crucial de montrer aux plus jeunes générations le travail qui a été accompli en ces temps, travail qui – on ne peut le contester – est à l’origine de la prospérité du pays. Il s’agit également d’un monument en hommage aux générations de citoyens qui ont travaillé dans la mine, et dont certains y ont même laissé leur vie”, affirme Will Hoffmann.

Rumelange abrite aujourd’hui trois industries modernes, dont Cimalux, avec le site à clinker d’Intermoselle, et KIHN. Cimalux est issue de la fusion de Ciments luxembourgeois S.A., créée en 1920, avec comme objectif de valoriser le laitier de haut fourneau, sous-produit de la fabrication d’acier dans les ciments, et Matériaux S.A., société de vente pour ciments, matériaux de construction et granulats. Les Ateliers de Constructions J. KIHN réalisent eux des rails et des aiguilles vendues sur toute la planète. Créée en 1893, KIHN subvint les premières années de son existence aux besoins courants du village et des environs, fournissant avant tout les exploitations minières et les usines sidérurgiques en produits de forgeage, de ferronnerie et de charpentes. Faisant partie de l’industrie cimentière, cette usine manufacturière peut faire état aujourd’hui de plus de trente années d’élaboration d’un produit de base pour la fabrication des ciments, à savoir le clinker Portland. Ce dernier est obtenu à Rumelange par cuisson à très haute température d’une farine minérale constituée d’un mélange de matières premières naturelles et artificielles, riches en chaux, silice, alumine et oxyde de fer. “Ce n’est pas un hasard si ces industries se situent dans notre bassin, une des rares régions pourvues à la fois de mines de fer et riche en calcaires. Rumelange est en effet la seule commune dont le territoire se trouve intégralement sur un gisement ferrifère, lui procurant l’empreinte de la ‘Ville des Roches Rouges’. En ce qui concerne le calcaire, la richesse se concentre également dans le bassin du ‘Haut Pays’ lorrain de formation jurassique, un calcaire plus ou moins silicieux qui convient à l’industrie cimentière”, nous explique Will Hoffmann.
En mai 2000, Rumelange reçoit le “Bauhärepreis 2000” de l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) pour le projet “Sauerwiesen” regroupant un centre scolaire (primaire et maternelle), un centre de jour pour personnes âgées et la renaturation très réussie du ruisseau du Kayl et des environs. “Nous avons su redonner un élan à la ville après la crise sidérurgique. Nous avons mis l’accent sur la qualité de vie en développant d’une part les infrastructures sportives, scolaires et sociales, d’autre part en embellissant notre ville. C’est ainsi qu’un parc municipal de 6ha a été réalisé pendant cette période dans le cadre de l’Objectif Plein Emploi; il recouvre aujourd’hui 20ha”, poursuit Will Hoffmann.

Rumelange n’en reste pas là. Une maison-relais a vu le jour au printemps tandis que l’agrandissement de l’école primaire (douze salles de classes supplémentaires), une priorité absolue, est en route. Signalons aussi la réalisation d’un nouveau parking de 160 places en direction de la frontière française. Un parking souterrain de plus de 200 places est également à l’étude.    PhR

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